Coupez !
Coupez ! est une comédie horrifique française écrite, produite et réalisée par Michel Hazanavicius, sortie en 2022. Il s’agit d’un remake du film japonais Ne coupez pas ! de Shin’ichirō Ueda.
Il devait être présenté en avant-première en janvier 2022 au festival de Sundance 2022. Mais en raison de la pandémie de Covid-19, le festival est transformé en édition virtuelle et la projection du film sur place est annulée. Il est finalement présenté, hors compétition, en ouverture du festival de Cannes 2022.
Pour celles et ceux au fond de la classe qui n’auraient pas suivi le pitch du métrage de Shin’ichirô Ueda, celui d’Hazanavicius reprend les mêmes lignes : un tournage d’un film de zombies petit budget avec une équipe très peu impliquée, hormis le réalisateur, est soudain perturbé par l’irruption de véritables morts-vivants.
La première réussite du film tient à son intrigue tirée de son aîné. Le long-métrage ne vous donnera de prime abord aucune clé de compréhension quant à son objectif. En résulte une première demi-heure réellement nanaresque où on a le sentiment d’assister à un film de série Z qui cumule les mauvais effets, les mauvais maquillages et les pires jeux d’acteurs se contentant de dialogues lourdingues.
Une entrée en matière a priori rebutante pour qui n’aurait pas été préparé à s’infliger une telle médiocrité. Il y aura même fort à parier que certains ne pousseront pas la curiosité plus loin, se demandant comment le cinéaste et le casting aient pu signer pour ça avant de quitter la salle.
Grosse erreur tant cette première partie est nécessaire pour la suite qui dévoilera des trésors d’intelligence et d’imagination, bouleversant notre vision de l’œuvre. Le scénario prend alors la forme d’un pari. Un pari risqué où on tente de maintenir l’intérêt du spectateur par son plus mauvais côté d’entrée de jeu avant d’exceller par la suite en dévoilant ses secrets. L’entreprise est folle, l’idée est géniale.
Coupez ! est avant tout une lettre d’amour enflammée pour le cinéma Z ; celui qui surmonte son budget, son amateurisme pour aller jusqu’au bout de son entreprise contre vents et marées. Le réalisateur à l’ingéniosité d’assumer son adaptation en l’intégrant au scénario. Coupez ! assume son modèle, le revendique, le montre et tourne en ridicule le concept même du copier-coller.
Le cinéaste retrouve avec délectation son esprit parodique en utilisant son remake pour se moquer de cette mode où on n’adapte plus, on calque. Un film dans le film où on abandonne toute réflexion pour obéir aux décideurs.
On est dans l’absurde, le burlesque, un grand bordel où chaque personnage arrive à briller dans l’unique but de nous faire marrer. Et à ce jeu-là, Romain Duris trouve l’un de ses meilleurs rôles en tant que chef d’orchestre de cette fantastique supercherie.