Detroit Become Human

Detroit : become human

Detroit : become human est une exclusivité PlayStation, développé par le studio français Quantic Dream de David Cage, à qui l’ont doit également Heavy Rain et Beyond Two SoulsLa sortie d’un jeu Quantic Dream est toujours un événement. Le titre est officiellement présenté au cours de la Paris Games Week en 2015.

Influencé par l’œuvre d’Isaac AsimovDetroit : become human est avant tout un univers fort. Le jeu vous plonge dans la ville de Détroit, aux États-Unis, durant l’année 2038. Les androïdes cohabitent avec les Humains en étant à leur service, ils peuvent les acheter et ainsi devenir leur compagnon, amant ou jardinier, que sais-je ! Quantic Dream a aussi pris le parti d’offrir aux joueurs la possibilité de se mettre dans la peau de trois personnages différents, chacun ayant sa propre histoire, ses conflits internes et sa vision du monde.

Parmi eux, Kara, une jolie domestique qui s’est toujours sentie différente et qui sera plongée dans le règne de terreur qu’impose un père ultra-violent à sa famille. Quant à Connor, un négociateur de la police entièrement dédié à la protection des humains, il fera face à la colère, au désespoir et à des choix déchirants dont il ne pourra sortir indemne. Enfin, Markus est un utopiste révolutionnaire qui s’est lancé dans une grande quête : libérer tous ses frères et sœurs androïdes et les sortir de leur condition d’esclaves robotiques. Ce que sont ou ont été chacun des trois personnages.

Car c’est bien là, dans un futur proche et plutôt flippant où des milliers de robots sont à notre service, que Detroit : become human installe son histoire digne des monuments de la culture d’anticipation, films comme séries. Et c’est justement dans ce futur en apparence pacifique que les choses vont rapidement partir en vrille pour vous embarquer dans une succession sans répit de situations à haut risque et de dilemmes moraux. Le tout multiplié par trois donc.

Quantic Dream a fait appel à trois compositeurs pour créer les musiques de chaque protagoniste, afin de souligner leurs différences ; ainsi, Philip Sheppard s’occupe des mélodies du personnage de KaraNima Fakhrara réalise la bande sonore de Connor, et John Paesano compose les musiques de Markus.

Ce qui est fascinant, et c’est là toute la clé de ce jeu, c’est que chacun de vos actes vous amènera vers différentes fins. Rassurez-vous, l’échec fait également partie du jeu, puisqu’après chaque séquence vous aurez l’occasion de recommencer et ainsi voir quel indice ou quelles actions il faut user ou faire pour arriver à une fin différente.

Le jeu fourmille de détails, les graphismes sont superbes et l’ambiance générale est tout bonnement incroyable. Il altère complètement notre réalité. Manette en main, notre esprit, nos tripes vivent l’expérience à fond.

Detroit : become human n’oublie pas non plus d’être référencé. L’action se déroule à Detroit (comme dans Robocop). Une ville où il pleut souvent, à l’instar du Los Angeles de Blade Runner. Ou quand il appelle l’un de ses personnages Connor (Sarah Connor) ou rend carrément hommage au robot tueur Terminator dans un chapitre entier (peut-être le meilleur). Il y a bien d’autres clins d’œil du genre et ils feront plaisir aux fans de SF participative.

On prend part à une expérience où l’on est réellement le héros, où il apparaît nécessaire de mesurer les conséquences de ses actes, de temps en temps avec un chronomètre qui inhibe la réflexion. Cela permet au titre d’assurer une re-jouabilité indispensable pour les curieux désireux de voir à quel point leur influence peut être grande.

Il n’y a tellement rien d’imposé que l’on peut passer à côté de chapitres. Parfois à cause d’un petit élément (Cela peut-être un pistolet caché dans un tiroir, une phrase maladroitement prononcée, une enquête mal jaugée…) pouvant changer le destin d’un ou plusieurs protagonistes. La notion de karma est primordiale.

Il suffit de discuter avec un ami qui a fait le jeu en parallèle pour se rendre compte combien Detroit : become human peut se vivre vraiment différemment. Cela prouve que Quantic Dream est parvenu à l’aboutissement de sa formule donnant vraiment le pouvoir aux joueurs.

Un dernier conseil quand même : commencez tout de suite à annuler vos rendez-vous pour l’année qui vient si vous prévoyez de voir tous les embranchements possibles. Je vous aurais prévenu, ce n’est pas une expérience comme les autres.