Hound dog
Nicolas Pegon a choisi comme titre de sa BD, celui d’une chanson du King, Elvis Presley, à savoir Hound Dog de 1956. Voici une mise en lumière d’une bande dessinée publiée en avril 2022, qui a remporté le prix du Polar BD lors du dernier festival d’Angoulême.
César est un personnage perdu, typique des polars américains. Sans emploi, il mène une vie misérable sans se poser de questions. Il souffre également d’une douleur au bras dont aucun médecin ne parvient à identifier la cause.
Un matin, César se réveille dans son appartement minable et découvre un chien obèse et apathique. Problème : César n’a jamais eu de chien et personne ne sait comment l’animal est arrivé chez lui. En regardant le journal télévisé, César apprend que ce chien appartenait à un homme récemment décédé dans l’incendie de sa maison.
Dès lors, avec l’aide de son ami Alex, César commence à s’intéresser à la mort de cet homme et mène sa propre enquête, autant par curiosité morbide que dans l’espoir de retrouver un proche de la victime pour se débarrasser de ce chien encombrant. Entre fausses pistes et coups de théâtre, Nicolas Pegon entraîne le lecteur sur des chemins étranges jusqu’à un dénouement pour le moins surprenant.
Hound dog semble emprunter beaucoup au cinéma des frères Coen, à l’instar du Big Lebowsky, Nicolas Pegon nous immerge dans une Amérique périurbaine avec deux losers magnifiques. Le Duc et son pote Walter étaient à la recherche de leur tapis. Dans Hound dog, César et Alexandre sont à la recherche du propriétaire d’un chien arrivé dans le salon comme par enchantement.
Nicolas Pegon s’est formé au graphisme à Estienne, puis au cinéma d’animation aux Gobelins. Il est réalisateur de courts-métrages, de clips et de publicités au sein du collectif CRCR. La bande dessinée est son jardin de moins en moins secret. Hound Dog n’est que sa deuxième BD, mais le prix reçu à Angoulême pourrait l’inciter à rééquilibrer sa production entre son premier amour, l’animation, et les images statiques du neuvième art.