I Know This Much Is True

I know this much is true

I know this much is true est une mini-série américaine basée sur le roman du même nom de Wally Lamb, créée et réalisée par Derek Cianfrance qui met en scène les frères jumeaux identiques Dominick et Thomas Birdsey au destin chaotique est d’une dureté rare, magnifiée par le jeu double de Mark Ruffalo. La série a été généralement bien accueilli par la critique.

L’un semble avoir tous les atouts pour réussir, l’autre attend l’Apocalypse et est persuadé qu’un complot mondial veut sa peau. I know this much is true, mini-série de six épisodes produite par HBO et disponible en France sur OCS, dépeint la vie tragique des jumeaux Dominick et Thomas Birdsey, tous deux interprétés avec brio par Mark Ruffalo, que l’on retrouve à la co-production.

Si Dominick et Thomas se ressemblent comme deux gouttes d’eau, la schizophrénie doublée de paranoïa du second les éloigne à mesure qu’ils grandissent, entre les années 60 et 80, dans une Amérique pauvre et puritaine. Adaptation du best-seller éponyme de Wally LambI know this much is true offre un regard sombre, mais plein d’empathie, sur les ravages de la maladie mentale, mais aussi, la difficulté, pour les proches, à y faire face, et les conséquences dont ils souffrent.

Exercice de jeu par excellence, Mark Ruffalo donne une identité propre à chacun de ces frères : la nervosité de Dominick transparaît, et contraste avec ses bonnes manières, tandis que la démarche pataude et le débit lent de Thomas montrent à quel point la maladie le ralentit. “Mon frère gâchait toujours tout”, raconte Dominick, assurant une voix off qui narre les épisodes. Sa vie personnelle est aussi explorée dans ses événements les plus tragiques, qui font peser sur le spectateur un sentiment de fatalité. Au point que l’on se demande : les Birdsey pourront-ils jamais connaître la paix ?

Le début de l’âge adulte, moment de bascule pour Thomas, où la schizophrénie et la paranoïa commencent à prendre le pas, est particulièrement poignant. La maladie confine même à l’horreur, à certains moments, avec des scènes d’autoflagellation dures à voir.

En face, Dominck s’efforce de tenir bon, même si son frère lui glisse entre les doigts comme du sable, et que leur mère, à côté, subit les violences de leur beau-père. À 40 ans, alors que Thomas se retrouve interné dans une institution sévère, Dominck replonge dans la psyché de son jumeau, depuis longtemps consumé par des peurs dévorantes, teintées de versets de la Bible.

Magnifique miroir déformant, chacun se voyant dans l’autre sans s’y retrouver non plus, I know this much is true interroge le lien fraternel, mais également, le poids des générations passées, lorsque Dominck reçoit de sa mère un manuscrit écrit par son grand-père, immigré italien de Sicile, qu’elle vénérait et qui l’a élevée seul.

Sa lecture amène Dominck à s’interroger sur son propre rapport à la masculinité, et sa peur d’être l’héritier d’une lignée d’hommes toxiques, en étant puni à leur place d’une malédiction qu’ils auraient méritée. Des peurs qu’il tente d’expier en thérapie, avec des scènes aux dialogues poignants auprès d’une psychologue tenace interprétée par Archie Panjabi, et de son ex-épouse, jouée avec délicatesse et force par Kathryn Hahn.

Si l’on suffoque à certains moments, I know this much is true offre une plongée intime troublante, parfois mystique, dans la psychologie de jumeaux aussi identiques qu’opposés. Bouleversant.