La Ballade De Buster Scruggs

La ballade de Buster Scruggs

La ballade de Buster Scruggs est un western à sketchs américain écrit et réalisé par Joel et Ethan Coen, sorti en 2018. Les deux frangins les plus déjantés d’Hollywood proposent une plongée à la fois comique et macabre dans un univers de western aussi varié dans le ton que dans l’esthétique. Une belle réussite.

Imaginé initialement comme une mini-série en six épisodes, La ballade de Buster Scruggs comprend finalement six chapitres distincts. Des histoires différentes mais reliées entre elles par des thématiques communes et une même toile de fond: la conquête de l’Ouest.

Un format particulier qui divise autant qu’il réjouit la critique, le film ne pouvant fatalement pas échapper aux comparaisons entre ses différentes histoires.

Présenté à Venise où il a remporté le Prix du Meilleur Scénario, La ballade de Buster Scruggs invite les frères Coen dans l’univers du conte.

Six récits aux tonalités différentes, mais toujours caustiques, voire violentes pour certains récits brefs, mais incisifs, au cœur d’un Ouest américain iconique qui offre une variété de paysages et d’atmosphères.

Les décors grandioses de vallées où l’homme vaniteux recherche l’or, les saloons miteux, les banques à braquer perdues au milieu d’un no man’s land désertique sont autant de lieux chéris par les deux frères qui se sont savamment armés de leur humour ravageur et surtout d’une photographie exceptionnelle, jusque dans le segment final, au rythme plus lent, qui redonne au Grand Ouest son caractère surnaturel, voire hanté…

Dans cette ballade enchantée par les trouvailles visuelles des deux frangins, chaque segment semble vouloir aborder des aspects différents de cette période poussiéreuse de la construction de l’Amérique : la ruée vers l’or, les freak-shows, le grand banditisme, l’utilisation outrancière des armes pour ce qui deviendra la croix que porte l’Amérique depuis l’avènement du second amendement, ou encore la place malheureuse de la femme dans cette société d’échanges…

Néanmoins et malgré quelques défauts, les Coen réussissent non sans génie, un exercice traditionnellement réputé périlleux.