Nomadland

Nomadland

Nomadland est un drame américain écrit, monté et réalisé par Chloé Zhao, sorti en 2020. Il est basé sur le livre Nomadland de Jessica Bruder, paru en 2017. Le film obtient le Lion d’or à la Mostra de Venise 2020, puis le Golden Globe du meilleur film dramatique et l’Oscar du meilleur film en 2021.

Les nuits de Fern sont rudes. À bord de son truck aménagé, cette sexagénaire sillonne les grands espaces de l’Amérique, ses climats contrastés, dans Nomadland sacré Meilleur film et Meilleure réalisation (Chloé Zhao) aux Golden Globes 2021. 

Fern (Frances McDormand), sacrée Meilleure actrice pour son rôle aux Oscars 2021, est une « hobo ». Une vagabonde. Elle mène une vie itinérante par choix, soif de liberté, loin des existences sédentaires. Loin, aussi, d’une certaine idée du confort moderne et de la consommation. Bravant tempêtes et canicules, elle survit de petits boulots, un jour serveuse dans un bar, l’autre manutentionnaire dans une usine de colis Amazon.

Filmée à l’état brut, Frances McDormand nous émeut aux larmes au milieu des vagabonds qui sillonnent les grands espaces américains de « Nomadland ». Une balade sauvage et féministe, entre néo-western et road-movie existentiel, d’une beauté à couper le souffle.

Chloé Zhao filme avec grandeur les oubliés du système, les déracinés. Et on se prend à rêver à ce qu’auraient été les westerns s’ils avaient été mis en scène par des femmes.

La soixantaine passée, Fern a fermé la porte suite à l’effondrement économique d’une ville de la campagne du Nevada, et pris la route.

Depuis, elle vit dans son van en dehors de la société conventionnelle en tant que nomade des temps modernes, au fil des boulots saisonniers.

Ici, elle empaquette des produits chez Amazon. Là, elle nettoie les douches d’un camping ou retourne les steaks d’un fast-food. Solitaire, elle croise des amis de passage, sympathise avec un homme qu’elle pourrait peut-être aimer… mais toujours, elle revient à la route.

Fern se ménage des instants de pure contemplation : la rougeoyante beauté d’un coucher de soleil, l’harmonie humaine d’un campement éphémère, et cette traversée de décors grandioses des vastes paysages de l’Ouest américain, comme captés pour la toute première fois. Avec un lyrisme qui arrache des larmes.

Chloé Zhao rejoint le club très prisé des réalisatrices qui ont su régénérer un cinéma indépendant américain à bout de souffle ces dernières années.