Seven seconds
Dans une Amérique en proie à de fortes tensions raciales depuis des mois, Seven seconds n’allait pas manquer de faire parler d’elle. Le nouveau thriller Netflix est en ligne depuis février 2018, sur la plateforme. L’histoire raconte une enquête liée à Brenton Butler et sa famille, après qu’un flic blanc a frappé accidentellement et blessé grièvement cet adolescent noir.
Plutôt que de se dénoncer, il fait appel à son supérieur, le rustre DiAngelo, qui décide d’étouffer l’affaire. C’est le point de départ de Seven Seconds.
Les tensions raciales vont alors exploser dans cette ville du nord des Etats-Unis… La presse américaine a particulièrement aimé l’ambition de cette série totalement dans l’air du temps.
A partir de ce fait divers fictif, la créatrice Veena Sud s’attaque habilement à un sujet hyper-contemporain, l’omerta des pouvoirs publics face aux violences policières faites aux afro-américains, et les tensions raciales qui en découlent.
La froide logique qui pousse une poignée de flics à masquer l’accident, et à en falsifier les preuves, ne tient qu’à deux détails : la couleur de peau de la victime et le badge de police du responsable.
Dans le lourd contexte des bavures policières à répétition (comme l’affaire Micheal Brown à Ferguson) ayant concouru à la création du mouvement Black Lives Matter, DiAngelo et son équipe de flics douteux craignent les remous d’une nouvelle affaire d’homicide impliquant un policier et un adolescent noir.
Tous les personnages apparaissent ainsi prisonniers par des forces les dépassant, et socialement déterminés, tantôt par leur milieu social et ethnique, tantôt par leur appartenance au système, tantôt par leurs propres démons.
Et il faudra une quête désespérée de la vérité, qui ne cessera de se dérober, pour que quelques-uns de ces verrous puissent sauter.
Seven seconds est portée par une mise en scène soignée et un casting impeccable.
C’est une franche réussite qui donne matière à réflexion dans un contexte politique américain toujours plus tendu.