Love, Death & Robots

Love, death & robots

Love, death & robots est une série télévisée d’animation d’anthologie pour adultes américaine produite par Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller et Tim Miller. Chaque épisode est animé par une équipe différente, avec un style graphique inhérent à chacun, allant du cartoon 2D traditionnel à l’image de synthèse.

Love, death & robots, compile dix-huit épisodes courts (entre 5 et 20 minutes) dans presque autant de styles et de tonalités, conçus par des studios américains, coréens, hongrois et français. Une sélection chapeautée par David Fincher (Fight ClubSe7enZodiac..) et Tim Miller, le réalisateur de Deadpool et du prochain Terminator, où il est donc question d’amour (très peu dans les épisodes visionnés), de mort (beaucoup, beaucoup plus) et de robots, dans des mondes chaotiques, passés revisités, présents obscurs ou futurs décadents. D’autres sujets, comme le racisme, la guerre, le libre arbitre ou la nature humaine en général, seront mis sur la table.

Cette série d’animation s’adresse selon toutes vraisemblances à un public adulte, jonglant entre différents genres, de la science-fiction à l’horreur en passant par la comédie. Love, death & robots, dont le générique rappelle furieusement celui de Black Mirror, s’adresse à un public adulte aux tripes bien accrochées. Elle navigue entre anticipation, horreur, science-fiction et humour noir. On passe, joliment secoué, d’un combat ultra-violent entre monstres géants à une expédition archéologique sur les traces de Dracula, une guerre entre fermiers et aliens, ou encore une romance mystique dans le Hong-Kong du XIXe siècle.

Motion capture, dessin naïf, 3D, manga, les variations esthétiques surprennent, passant de l’obscurité la plus totale aux couleurs les plus éblouissantes. Une seule constante, la violence, qu’elle soit frontale dans des scènes d’action assourdissantes (l’animation permet de pousser très loin les effets gores) ou implicite, même dans les épisodes les plus ironiques – la visite touristique d’un hilarant trio robotique dans un monde post-apocalyptique.

Comme dans toute anthologie, la qualité des épisodes varie. Certains sont tout juste distrayants, d’autres inventifs mais pas assez creusés – notamment une dystopie absurde où le monde est dirigé par… du yaourt. Mais la majorité se dévore avec un plaisir sans cesse renouvelé par les variations narratives et esthétiques, et porté par une réjouissante certitude qu’aucune histoire ne durera trop.

Mes favoris : The Witness (Le témoin), une course-poursuite haletante dans les rues d’une métropole asiatique, tour de force technique, visuellement bluffant. Puis l’excellent Secret War (Une guerre secrète), un campement, des monstres (toujours là eux…), une guerre, des grenades, des morceaux de jambes. Là encore, on est plongé en très peu de temps dans un nouvel univers et une scène d’action qui nous laisse tout bonnement sur le cul..(D’ailleurs, suis-je le seul à voir une touche du studio Dice, les créateurs de Battlefield ?!)

Le résultat, hyper rythmé, semble avoir été conçu pour s’adapter aux modes de consommation de Netflix, avalé par paquet de dix épisodes ou vu par à-coups le temps d’un trajet en métro. Il est certes difficile d’avoir un propos d’une grande profondeur en si peu de temps, mais que vous vous empiffriez ou que vous picoriez, Love, death & robots reste un plat épicé et original, chaudement recommandé.

Cette série est un véritable petit bijou que je recommande vivement, un plaisir ultra violent et surprenant, à picorer. Un catalogue éclectique fascinant, clin d’œil assumé au cultissime Métal hurlant de 1981 (le film anthologique canadien tiré de la revue française emblématique des 70’s).